Laurent Bruning, le gérant de VAPE 71
Dernière mise à jour : 1 juin 2020



ICOVAPE VOUS DONNE LA PAROLE
• Comment êtes-vous arrivé à la vape à titre personnelle?
Fumeur très assidu depuis une trentaine d'années (50 à 60 cigarettes/jour en fonction des circonstances) je ne respectais rien ni personne. Marié à une épouse fumant autant que moi et originaire d'un pays où le "café-clope" est un outil social très présent, je n'imaginais pas terminer ma vie autrement qu'avec un briquet qui fait "zipclac" dans la poche du pantalon. Ma fille m'a un jour demandé s'il me serait possible de ne plus fumer dans la voiture lorsque je la conduisais le matin à l'école. Par ma faute, elle empestait le tabac et se voyait accusée de fumer par ses professeurs! Lourde contrainte en perspective. Les premières clopes de la journée sont sacrées pour un fumeur de mon acabit. Une amie m'a suggéré et vanté la ecig.
Si je me suis empressé d'en acheter une, il était bien clair dans mon esprit qu'elle ne serait utilisée que dans la voiture, sur le chemin du lycée. Or, le premier jour, à l'heure où d'habitude j'ouvrais mon second paquet de la journée, je me suis rendu compte que je n'avais fumé que quatre cigarettes. C'était donc si simple. Quelques jours de réflexion ont encore été nécessaires (la clope/café du matin, une maitresse avec qui il est compliqué de rompre) mais le cap de la vape a été vite franchi. C'était en 2015. J'ai toujours mon briquet "zipclac", mais il dort au fond d'un tiroir. (Et mon épouse a également abandonné le tabac au profit de la vapeur)
• Au niveau professionnel?
Une conjonction de forces extraterrestres venues de loin a fait que j'ai découvert la vape au moment où je devais envisager une reconversion professionnelle. J'étais photographe et possédais un studio ainsi qu'un espace de vente. Mais le métier devenait de moins en moins attractif et rentable. Voyant que la vape faisait de plus en plus d'émules et convaincu de son efficacité, je me suis lancé dans l'aventure et ai ouvert un vape shop en juin 2016. J'ai donc quitté un marché moribond pour embrasser un autre, naissant.
• Comment voyez-vous l'évolution de la vape?
Entre 2015 et 2018, une grande partie du marché de la vape était axé sur quelque chose s'apparentant à un phénomène de mode. Les drippers, machines à double voire triple accus et les nuages dignes de locomotives fascinaient une majorité de la clientèle. Le message principal qu'est le sevrage tabagique était souvent occulté par l'aspect fun et branché. Ca n'a d'ailleurs pas joué en faveur de la vape, ralentissant sa crédibilisation aux yeux du public et surtout des autorités. Il semblerait (j'utilise le conditionnel car je ne possède aucun résultat d'étude statistique et me fie uniquement à un ressenti issu du quotidien de quelques vape shops) que, ces deux dernières années, les clients sont plus soucieux de vaincre le tabac avec des outils simples et à l'utilisation aisée et discrète.
• Quelles sont vos attentes pour les prochaines années?
- Un rapprochement du milieu de la vape avec le monde médical ne pourra être que bénéfique en terme d'image et de crédibilité.
- Un recentrement de la communication sur l'aspect "sevrage tabagique". L'image "fun et hype" attire la jeunesse (grande crainte des décideurs politiques) et n'est pas viable sur le long terme. Quel objet sera à la mode demain?
- Le matériel ne doit pas être contraignant à l'utilisation. Vaper doit être aussi simple que fumer.
- Les porte-paroles de la vape doivent arborer une image ultra professionnelle.
• Quelles sont les points qu'il vous semble important de défendre?
- L'efficacité sur le long terme de l'outil vape.
- La très grande différence de nocivité par rapport à la cigarette.
- La faible nocivité de la nicotine par rapport à ses propriétés addictives.
• Pourquoi soutenez-vous Icovape?
Car il faut soutenir les initiatives sérieuses et structurées qui travaillent en faveur de la vape.